Grupaj de poeme MIHAI EMINESCU

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omagiu (târziu) adus Poetului Nepereche

LE SOIR, LÀ-HAUT

Le soir, sur la colline, le buccin se lamente,
Les troupeaux remontent, les étoiles brillent par la sente,
Les eaux sanglotent, prenant clairement leur source aux puits ;
Sous un acacia, tu es là qui m’attends, chérie.

La lune traverse le ciel, sacro-sainte et notoire,
Tes grands yeux ont l’air de scruter les feuilles bien rares,
Les étoiles naissent humides à même le dôme serein
Ta poitrine brûle, de pensées ton front est bien plein.

Les nues ruissellent, maint rayon leurs bancs importune,
D’anciens auvents élèvent les maisons dans la lune,
Là-bas, grince au gré du vent, le chadouf du puits
La vallée s’embrume, flûtes murmurent dans la bergerie.

Les gens reviennent, fatigués, faux sur l’épaule,
Depuis les champs, le tocsin sonne plus fort, comme fol,
La vieille cloche remplit toute la soirée de sa voix,
Mon âme, elle, se consume d’amour avec éclat.

Ah ! sous peu, le village dans la vallée reste coi ;
Ah ! sous peu, pour te rejoindre, moi je presse le pas ;
Nous resterons sous l’acacia la nuit entière,
Des heures durant je te dirai comme tu m’es chère.

Nous deux, on couchera nos têtes l’un sur l’autre, tout beau
Tout souriants, nous nous endormirons sous le haut
Et vieil acacia. – Pour une nuit si accomplie,
Qui ne paierait en échange, le prix de sa vie ?

QU’EST-CE QUE L’AMOUR ?

Qu’est-ce que l’amour ? Un bien long
Moment exprès pour souffrir,
Mille larmes ne lui suffisent pas, non
Encore plus il veut quérir.

D’un signe d’elle, au passage reçu,
Il fait ton âme prisonnière,
Au point qu’on ne puisse l’oublier plus
Durant sa vie toute entière.

Et si, sur le seuil elle t’attend,
Dans l’ombre des coins et retraits,
Si l’on se retrouve en amants,
Comme ton propre coeur le voudrait :

D’un coup s’en vont terre et là-haut,
Dans ton sein, le coeur palpite,
Et tout dépend d’un seul propos
Que, à mi-voix, elle débite.

Un pas fait avec molle lenteur
Te poursuit semaines durant,
Les mains serrées avec douceur,
Comme deux sourcils en tremblant.

Ils te poursuivent, illuminant
Comme le soleil et la lune,
De jour, tant de fois revenant
Et de nuit, ils n’en font qu’une.

Car c’est écrit que toute ta vie
Du dor, tu en fasses ton lot,
Car pareillement il t’a saisi
A ces lianes poussant dans l’eau.

LE LONG DE CES PEUPLIERS IMPAIRS

Le long de ces peupliers impairs,
Je suis souvent passé ;
L’on savait de quoi j’avais l’air,
Tu ne le sus jamais.

Ta haute fenêtre qui scintillait
Je la fixais aussi ;
Tout un chacun le comprenait,
Jamais tu ne compris.

Combien de fois donc j’attendais
Une réponse-chuchotis !
Un jour de vie m’eusses-tu donné,
Un seul jour m’eût suffi ;

Ne fût-ce qu’une seule heure d’amitié
Où l’on s’aime avec dor,
La voix de ta bouche écouter
Une heure, et j’acceptais la mort.

Ton oeil serein m’eût-il offert
Un seul rayon, exprès,
Au rebours de ces temps contraires
Une étoile s’allumait.

Tu eusses vécu à tout jamais,
A tour de rôle, mainte vie ;
Tes deux bras joints et comme glacés,
Tu figes en marbre exquis,

Un visage toujours adoré
Et qui reste sans égaux,
Tout pareil à ceux des fées
Des temps immémoriaux.

Car je t’aimais d’un oeil païen
Brûlant et bien souffrant,
Que me léguèrent, par les anciens,
Les parents de mes parents.

Aujourd’hui, je ne regrette pas
D’y passer plus rarement,
Que tristement, tu tournes la tête, ah !
Après moi, vainement,

Tu es comme les autres, pareillement,
Tant ton ombre, que ton port,
Et je t’observe impassiblement,
Du froid regard d’un mort.

C’est toi qui devais t’embraser
De ce charme salutaire,
De nuit, la chandelle allumer
De l’amour sur la terre.

MON AMOUR SECRET

Aimant secrètement, je gardai le silence
En m’imaginant que cela te plaisait,
Dans tes yeux je lisais une éternité
Débordant de meurtriers rêves de jouissance.

Mais je n’en peux plus. L’intensité du dor
Confère un certain sens à ces tendres mystères;
Je voudrais me noyer dans le doux transport
De cette âme qui sait de quoi la mienne a l’air.

Ne vois-tu pas que ma bouche est altérée
Et dans mes yeux enfiévrés on lit ma peine,
Toi, encore enfant, aux longs cheveux dorés ?

D’un seul souffle tien, tu soulages toute ma gêne,
Ton sourire grise, rend incertaine ma pensée.
Mets une fin au tourment… Viens vers moi, m’entraîne !

ODE (EN MÈTRE ANTIQUE)

Je ne pensais apprendre à mourir un jour ;
Toujours jeune, enveloppé dans mon manteau,
Je levais mes yeux, tout rêveur, à l’étoile
De la solitude.

Lorsque, d’un coup, tu parus sur mon chemin,
Toi, la souffrance, douloureusement agréable…
Je vidai donc tout le calice de la mort
Trop impitoyable.

Je brûle vif, piteusement, martyr comme Nessus
Ou comme Hercule empoisonné par l’habit ;
Ce feu ne puis l’éteindre, même en appelant
Aux flots de la mer.

Mon propre rêve me dévore et moult je soupire,
Sur mon propre bûcher, je fonds bien dans les flammes…
Puis-je un jour, dans la lumière ressusciter
Comme l’Oiseau Phoenix ?

Que les yeux troublants s’évanouissent dans la voie,
Toi, triste indifférence, reviens sur mon sein ;
Afin que je puisse quitter ce monde en paix,
Rends-moi à moi-même !

VOILÀ CE QUE JE TE SOUHAITE,
MA DOUCE ROUMANIE

Qu’est-ce que je te souhaite donc, ma douce Roumanie,
Pays glorieux, qui inspires langueur, désirs ?
D’avoir les bras nerveux armés contre l’ennemi,
Illustre comme ton passé, puisse être ton avenir !

Que bouille le vin dans les coupes, s’écume dans les verres,
S’il plaît à tes braves gars de faire ainsi la fête ;
Car le rocher résiste, même si le flot se perd,
Ma douce Roumanie, c’est ce que je te souhaite.

Puisse nourrir rêves de vengeance, noirs comme le charbon
Que ton épée fumante suinte le sang ennemi,
Et qu’au-dessus de l’Hydre, enrage comme l’Aquilon
Ton rêve de gloire flotte tout fier, triomphalement.

Que tes drapeaux tricolores disent sur toute la terre
Ce qu’est le brave peuple roumain, d’une voix bien nette,
Quand s’allume, pour une sainte cause, sa chaste colère -
Ma douce Roumanie, c’est ce que je te souhaite.

Autant l’ange de l’amour, autant l’ange de la paix
Sur l’autel des vestales secrètement sourient,
Mars en pleine gloire, ils réussissent à aveugler,
Qui parcourt le monde, de sa lampe l’éclaircit,

Que sur ton sein vierge, il descende encore du ciel
Y goutte le bonheur du paradis en fête,
Toi, donne-lui l’accolade, bâtis-lui des autels,
Ma douce Roumanie, c’est ce que je te souhaite.

Qu’est-ce que je te souhaite donc, ma douce Roumanie,
Toute jeune belle mariée, déjà mère dévouée !
Puissent tes fils vivre en frères, seulement en harmonie
Comme les astres de la nuit, comme l’aube des journées,

Vivre éternellement dans la gloire et le bonheur,
Des armes redoutables, une âme roumaine parfaite,
Faire des rêves de fortitude, d’orgueil et d’honneur
Ma douce Roumanie, c’est ce que je te souhaite !

QUE T’AGITES-TU…
(Que t’ondoies-tu…)

- Que t’agites-tu, ma forêt,
Il ne pleut, ne fait du vent,
Tes branches vers le sol ployant ?
- Comment ne pas m’agiter ?
Mon temps va bientôt passer !
Le jour décroît, la nuit rallonge
Mon feuillage est bien rare, qui plonge.
Le vent souffle, qui mes feuilles effrite -
Et fait prendre aux chanteurs la fuite.
Le vent enrage d’un tout autre coin –
L’hiver est là, l’été – bien loin.
Et pourquoi ne pas ployer,
Si les oiseaux m’ont quitté !
Au-dessus de mes ramées,
Hirondelles passent en volées,
En emportant toutes mes pensées -
Jusqu’à ma chance s’est envolée.
Et s’en vont leur tour venant,
L’horizon obscurcissant,
S’en vont en instants cruels
Tout en secouant leurs ailes,
Et m’abandonnent anéantie,
Toute fanée et engourdie,
Seule avec mon dor à moi -
Qui m’accompagne aux abois !

Ô, DEMEURE

« O, demeure, demeure avec moi,
Je t’aime tellement, tu sais !
Toutes tes langueurs et nostalgies,
Moi seul puis les écouter.

Dans l’obscurité de ton ombre,
Je te compare à un prince,
Qui considère les profondeurs
De ses yeux noirs qu’il pince.

Grâce au mugissement des vagues,
Au frisson de l’herbe légère,
Je te fais entendre secrètement
La course de la bande de cerfs ;

Tu es en proie à l’envoûtement,
Murmures d’une voix détendue,
Dans ce ruisseau scintillant
Tu laisses glisser ton pied nu.

Regardant sous le clair de lune
La passion qui embrase les lacs,
Tes ans m’apparaissent comme instants,
L’instant mue en siècle élégiaque ».

C’est ainsi que le bois parla,
Au-dessus de moi, voûtes remuant ;
Tout frémissant à son appel,
Sortis-je du bois en souriant.

Même si je voulais revenir,
Ne peux plus l’appréhender…
Où es-tu passée, mon enfance,
Qu’est devenue ta forêt ?

Traduction française Constantin FROSIN

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Comentarii

şi

şi, aş mai adăuga că este recomandabil să introduceţi cîte o traducere pe rînd. nu văd rostul trimiterii lor la grămadă. cu siguranţă nu cred că îl onorează pe eminescu, oricît de "nepereche" îl declaraţi.

Bietul Eminescu!

Domnule Frosin,
Dacă aşa-l traduceţi dumneavoastră pe Eminescu, atunci am avut toată dreptatea atunci când v-am reproşat "franceza de dicţionar" şi "păsăreasca". Păi dacă o să daţi traducerile astea căznite unui francez şi o să-i spuneţi că e vorba de cel mai mare poet român, acela o să plângă de mila literaturii noastre. Iar dacă o să-i mai spuneţi şi că este unul dintre marii poeţi europeni, o să vă plângă şi dumneavoastră de milă...
Ceea ce faceţi dvs. aici e un veritabil masacru. Eu nu sunt traducător, dar sunt un cititor în franceză. Am citit Lamartine, Hugo, Baudelaire, dar şi René Char sau Guillevic (care nu erau traduşi în română la vremea când voiam eu să-i cunosc). Şi "Paradisul" lui Sollers (care nici nu s-a tradus), intrigat de faptul că fiecare critic român care-l evoca îl prezenta tot altfel. Prilej de a constata că majoritatea celor care-l citau (era o modă prin anii 80) habar n-avea de el. Aşa că eu ştiu foarte bine cum sună franceza firească şi plastică. L-am simţit pe Flaubert bătând tactul când am citit incipitul la "Salambo" (nu pot să pun accentul). Aşa că nu mă luaţi cu poveşti!
Vreţi o demonstraţie? Vă iert pentru poeziile cu rimă. Să ne referim la "Odă (în metru antic), pe care-o maltrataţi fără milă. Şi să începem cu paranteza. Păi "în metru antic" înseamnă (fără a nuanţa prea mult) strofe safice, adică trei endecasilabi şi un pentametru. Ia număraţi dvs. silabele textului tradus, să vedem ce "metru antic" aţi obţinut. Aveţi 11-11-11-5? Eminescu trudea pe text până la epuizare, iar dvs. vă permiteţi să traduceţi în dorul lelii?! Mi se pare înjositor pentru mine să demonstrez prea mult un adevăr evident pentru oricine ştie măcar o boabă de franceză. Nu mă luaţi tare, că nu vă merge! O să dau un singur exemplu. Iată: "Lorsque, d’un coup, tu parus sur mon chemin,/ Toi, la souffrance, douloureusement agréable…". Aşadar (bine zice Virgil că trebuie să postaţi şi traducerea!) "Când deodată tu răsărişi în cale-mi/ Suferinţă tu, dureros de dulce...". Păi dvs. vreţi să mă convingeţi pe mine că limba franceză e aşa de săracă, încât permite doar echivalările (accesibile şi calculatorului meu, dacă aş solicita aşa ceva pe google!) pe care le aflaţi dvs. pentru "deodată...răsărişi", "cale", dar mai ales "dureros de dulce", unde "dulce" devine "agréable…"? Sub pana dvs. de traducător, Eminescu devine un autor de duzină. Nu-i faceţi niciun serviciu dacă încercaţi să-l promovaţi în spaţiul francofon. Lăsaţi-l, vă implor, nepromovat de dumneavoastră! Aproape că v-aş zice, în încheiere, că nu mai avem ce discuta. Dar sunt o persoană bine-crescută.

Dorel Cristea

cfr nu vă poate răspunde prin comentarii pentru că este un membru corespondent. Cel puţin deocamdată. De aceea vă rog să manifestaţi maturitate şi să vă abţineţi de la revanşe ieftine. Dacă aveţi ceva de spus spuneţi despre text. Bănuiesc că vă interesează literatura mai mult decît conflictele personale rezolvate necavalereşte.

Virgil,

Dacă începi să-mi vorbeşti cu "dumneavoastră", după ce ne-am tutuit amical sau polemic, înseamnă că ai ceva cu mine! Amical, te rog să îndrepţi greşeala de ortografie din comentariul tău (sper că, tehnic, se poate).
Acum, despre disputa cu CFR. Nu eu am început (deşi aşa s-ar părea). El a transportat aici, pe hermeneia, un război care ar fi trebuit să aibă loc în presa scrisă. Dacă-mi trimitea textul postat, fără jignirile de la început, la revista Litere, i l-aş fi publicat. Oricum, nu l-ar fi crezut mai nimeni în România, te asigur. Dar eu cred că bine a făcut că a postat textul lui injurios aici, asociindu-şi la injurii şi nişte pretinşi (dar dacă sunt fictivi?) autori francezi, care ştiu, ei, foarte bine, de pildă, că poezia lui Frosin e superioară poeziei mele. Ar râde şi curcile de această susţinere. Dar eu sunt dispus să admit orice, numai să fie susţinut în cunoştinţă de cauză. De unde ştie francezul ăla, care habar nu are de limba română, cum scriu eu? M-a tradus Frosin în limba lui Voltaire? Sigur nu. M-a tradus doar George Anca, dar în engleză.
În sfârşit, nu vreau să reiau aici toată discuţia. Trebuie să precizez, însă, că tot ce am afirmat cu privire la traducerile din Eminescu postate aici nu reprezintă, cum afirmi, o polemică joasă sau o reglare de conturi. E purul adevăr (poate subiectiv, dar mă îndoiesc): traducerile sunt foarte slabe. Dar mi se pare că avem pe site un specialist, care ar putea să se pronunţe. Sau mă înşel eu şi l-am găsit pe alt site. Ştiu că i-am acordat o peniţă (dar poate altceva - nu spun ce, ca să nu zici că fac reclamă mascată unui alt site, cum mi-ai spus când am anunţat apariţia numărului pe ianuarie al revistei Litere, determinându-mă să şterg anunţul). Specialistul acesta s-ar putea pronunţa si el cu privire la calitatea traducerilor din Eminescu. Dar lucrul ăsta e evident şi pentru un elev de liceu de nivel mediu, care studiază franceza, dar îl înţelege şi pe autorul "Luceafărului".

am notat

ce m-a deranjat pe mine nu este conflictul, mai ales ca se anunta interesant. dar faptul ca cfr nu cere sa devina membru activ pe hermeneia ci doar vine brusc si arunca o petarda si apoi pentru ca nu poate comenta arunca alta in alta parte aiurea ma deranjeaza. nu inteleg astfel de gen de comportamente care mie mi se par necivilizate. si ma fac din nou sa cred ca românii au o problema profunda, o dificultate adinca de a functiona intr-un spatiu protejat de niste reguli. si este si mai trist cind vezi asta la români care au o oarecare pregatire intelectuala. probabil de aceea la noi a fost intotdeauna populara ciomageala si nu turnirul. dar ma abtin sa mai continui.