Poèmes de Constantin FROSIN

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L'instant d'après l'instant d'avant...

LA FIN DE TOUT

La solitude fourmille déjà dans nos villes,
dont les rues sont hantées par l’Oubli.
Tout déborde de riens qui se rangent en double file
au nez de mecs parfaitement inaccomplis…

A la barbe des glabres, passe l’ombre blanche d’un espoir
raté, criblé des rayons nocturnes, qu’une fée
mauvaise tisse pour nous et brode de désespoir.
Elle se fracture et s’émiette, l’Eternité…

Dans nos veines tarissent la Seine et le serein
du feu ciel de Naples, que l’on descend en berne
pour fêter les illusions des écrivains.

L’armée des anges a eu beau se mettre à l’œuvre,
car notre rutilant optimisme se fit terne :
là-haut, dans le ciel, Dieu avale des couleuvres…

DÉ, COUVRE-TOI !

Je dévore la faim d’absurde de l’Autre,
Me bourre de l’insipide de l’existence,
Ecrase sous ma plume les voix des Apôtres –
Bâtis mon être sur l’évanescence

Je tente d’entraver la ronde des heures,
Essaie de combler la fosse des Mariannes
De mes vœux inassouvis par la peur,
Et cache ma forêt de symboles par lianes

Je regarde la sarabande des bruits,
Ecoute le murmure des taches de couleur
Et crie comme un sourd aux échos enfuis

Je me lève sur la pointe des abîmes
Et agonise sous le parfum des fleurs –
Qui plonge désespéré dans mes cimes ?!

ÇA TOMBE DRU, LA MORT

Le soleil tombe à verse
La grêle darde ses glaçons
La sécheresse inonde l’inverse
Le froid cuit les mirontons

Les nuages nous éblouissent
L’accalmie décorne les cerfs
La canicule glace les vices
L’orage immobilise les vers

Les poètes se mettent à la prose
Les romanciers font des poèmes
Les prêtres achèvent le vivant

Les jardiniers tuent la Rose
L’azur nous rend blême –
Mais quel est ce cauchemar, chers Mourants ?

HORRIBILE DICTU

La sécheresse inonde les cœurs
La petitesse cerne toute la grandeur, l’infâme
Le froid brûle, s’empare des âmes
La misère s’érige en splendeur

La nuit nous prodigue ses faveurs
Le brouillard du vide se réclame
L’inertie infeste la ferveur
L’enthousiasme se couvre de blâme

L’argent en guerre sème le malheur
Le monde à l’envers vit un drame
L’air qu’on respire devient un leurre

La vie verse au Néant, ce haut de gamme
Le Hasard nous abolit d’une fleur
Sur nos tombes, Vie et Trépas se pâment

AU BORD DE L’HYPOGÉE

Derrière la colline où le Soleil va se coucher,
Une horde de chiens et de loups-garous
Brûlent d’impatience et n’arrêtent pas de bouger :
Ils vont le déchirer à belles dents, tout doux…

La pente qu’il doit dévaler a été piégée :
Des tessons du jour recouvrent son garde-fou ;
Des éclats lunaires déjà se mettent à cligner :
Il donna dans le piège et s’affala, tout mou.

Il brillait trop fort et les ombrageait…
Pour faire un monde, décidèrent-ils, il ne faut pas de tout.
Comme quoi, le Soleil fut bel et bien condamné :
On allait l’occire, lui rompre le cou.

Les forces nocturnes complotent sans arrêt
Et jurent – chaque jour – d’aller jusqu’au bout.
Mais l’Astre du jour ne sourcille même pas à ces méfaits :
Les lendemains, il revient à la charge. C’est un peu tout…

Comentarii

domnule Frosin, ati facut incadrarea foarte bine a poemelor. de asemenea, am inteles ca sint poemele sint creatii proprii, de aceea nu ar trebui sa mai adaugati in titlu numele dumneavoastra sau in subtitlu. insa, daca sint o serie, un ciclu, poate ar trebui adaugate pe rind, nu cite cinci deodata. de altfel, trebuie spus ca sint deosebite ca versificatie si este remarcabila compozitia cu atit mai mult cu cit le compuneti direct in franceza. felicitari!